Comment réduire naturellement l'hyperprolactinémie ?
La prolactine est une hormone essentielle, produite principalement par l'hypophyse, et bien connue pour son rôle dans la lactation chez les femmes. Cependant, elle n’est pas uniquement réservée à la production de lait maternel, et elle est présente chez les hommes et les femmes, jouant un rôle crucial dans d’autres fonctions biologiques comme la régulation du cycle menstruel, la fertilité et la libido. Mais qu’arrive-t-il lorsque les niveaux de prolactine sont trop élevés ? Ce phénomène, appelé hyperprolactinémie, peut entraîner divers symptômes et perturber la qualité de vie. Heureusement, il existe des méthodes naturelles pour abaisser la prolactine.
Qu'est-ce que la prolactine ?
La prolactine est une hormone polypeptidique sécrétée par l’hypophyse, une petite glande située à la base du cerveau. Connue principalement pour son rôle dans la lactation chez la femme, elle permet la production de lait maternel après l’accouchement. Cependant, cette hormone joue également d'autres rôles essentiels dans l’organisme, tant chez les hommes que chez les femmes.
Rôles de la prolactine chez la femme
Chez la femme, la prolactine agit en se fixant sur des récepteurs présents sur les cellules des glandes mammaires, des ovaires et de l'utérus. Elle intervient ainsi dans :
- La régulation des cycles menstruels ;
- La fertilité ;
- La libido.
Rôles de la prolactine chez l’homme
Bien que la prolactine soit souvent associée à la production de lait chez les femmes, elle est également présente chez les hommes. Chez ces derniers, elle agit en se fixant sur les récepteurs des cellules des testicules et joue un rôle dans :
- La production de spermatozoïdes ;
- La fertilité ;
- La régulation de la libido.
Prolactine et orgasme
Des études ont montré qu'il existe une augmentation du taux de prolactine après un orgasme, tant chez les hommes que chez les femmes. Ce pic contribue à la sensation de bien-être et de plénitude souvent associée au plaisir sexuel.
Qu’est-ce que l’hyperprolactinémie ?
L’hyperprolactinémie désigne un excès de prolactine dans le sang. Ce déséquilibre hormonal peut être provoqué par plusieurs facteurs, et les niveaux de prolactine sont jugés anormaux lorsqu'ils dépassent 900 mUI/L lors d'une analyse sanguine.
Les causes de l'hyperprolactinémie
1. Causes physiologiques (normales) :
- Grossesse : Les niveaux de prolactine augmentent naturellement pendant la grossesse pour préparer la production de lait.
- Allaitement : La stimulation des mamelons pendant l'allaitement provoque une augmentation de la prolactine.
- Stress : Le stress physique ou émotionnel peut augmenter temporairement les niveaux de prolactine.
- Exercice intense : Un effort physique prolongé ou intense peut élever les taux de prolactine.
- Sommeil : La prolactine atteint son pic pendant le sommeil.
2. Causes pathologiques :
- Adénome hypophysaire (prolactinome) : Une tumeur bénigne de l'hypophyse est la cause la plus fréquente d'hyperprolactinémie pathologique.
- Hypothyroïdie : Une hypothyroïdie non traitée peut entraîner une augmentation compensatoire de la prolactine.
- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : Bien que ce ne soit pas systématique, certaines femmes atteintes de SOPK présentent une hyperprolactinémie.
- Insuffisance rénale chronique : La clairance réduite de la prolactine par les reins peut provoquer son accumulation.
- Maladies du système nerveux central : Les traumatismes, les infections (comme une méningite ou une encéphalite), ou d'autres affections affectant l'hypophyse ou l'hypothalamus.
- Tumeurs ou lésions hypothalamiques : Les lésions affectant la régulation de l'hypophyse par l'hypothalamus.
3. Causes médicamenteuses :
Certains médicaments peuvent stimuler la production de prolactine ou perturber les mécanismes qui en contrôlent la libération :
- Neuroleptiques (antipsychotiques) : Risperidone, halopéridol.
- Antidépresseurs : Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou tricycliques.
- Antihypertenseurs : Méthyldopa, réserpine.
- Antiémétiques : Métoclopramide, dompéridone.
- Opiacés : Morphine.
- Contraceptifs hormonaux : Bien que rare, certains contraceptifs peuvent influencer les niveaux de prolactine.
4. Autres causes :
- Hyperprolactinémie idiopathique : Dans certains cas, aucune cause spécifique n'est identifiée.
- Stimulations mammaires excessives : Traumatisme, chirurgie ou palpation fréquente des seins.
- Macroprolactinémie : Accumulation de formes biologiquement inactives de prolactine qui peuvent être détectées dans les tests de laboratoire, sans symptômes cliniques associés.
5. Facteurs liés au mode de vie :
- Stress chronique : Augmente la libération de cortisol et de prolactine.
- Insomnie ou mauvais sommeil : Perturbe les rythmes hormonaux.
Quels sont les symptômes de l’hyperprolactinémie ?
Les symptômes de l'hyperprolactinémie varient selon le sexe et l'ampleur de l'élévation des niveaux de prolactine. Chez les femmes, les signes les plus courants incluent :
- Des irrégularités menstruelles ou une absence de règles (aménorrhée)
- Une production de lait en dehors de la grossesse ou de l'allaitement (galactorrhée)
- Des douleurs ou une sécheresse vaginale
- Des difficultés à concevoir (infertilité)
- Prise de poids
Chez les hommes, les symptômes incluent souvent :
- Dysfonction érectile
- Augmentation du volume des seins (gynécomastie)
- Réduction de la masse musculaire et des poils corporels
Dans les cas plus graves, les deux sexes peuvent ressentir des maux de tête ou des troubles visuels, surtout si la cause est liée à une tumeur de l’hypophyse.
Hyperprolactinémie et SOPK
L’hyperprolactinémie et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) peuvent parfois être liés, bien qu'ils soient des conditions distinctes. Voici un résumé de leur connexion, vous pouvez retrouver un article complet sur le lien entre l'hyperprolactinémie et le SOPK :
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Effet sur les hormones : L’hyperprolactinémie peut perturber la régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, entraînant des déséquilibres hormonaux similaires à ceux observés dans le SOPK, comme une augmentation des androgènes et des troubles ovulatoires.
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Symptômes communs : Les deux conditions peuvent provoquer des cycles menstruels irréguliers, de l’infertilité et, parfois, une galactorrhée (écoulement lacté des seins).
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Diagnostic différentiel : Une hyperprolactinémie peut parfois imiter les symptômes du SOPK, ce qui nécessite une évaluation approfondie pour différencier les deux et identifier la cause sous-jacente.
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Coexistence possible : Certaines femmes atteintes de SOPK présentent une hyperprolactinémie modérée, bien que cela ne soit pas systématique.
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Traitement ciblé : Si les deux conditions coexistent, le traitement de l'hyperprolactinémie (par exemple, avec des agonistes de la dopamine comme la cabergoline) peut aider à restaurer l’ovulation et améliorer la fertilité.
En bref, bien que l'hyperprolactinémie ne soit pas une cause directe du SOPK, elle peut contribuer à aggraver les déséquilibres hormonaux et les symptômes. Un diagnostic précis est crucial pour adapter les traitements.
Comment diagnostiquer l’hyperprolactinémie ?
Le diagnostic de l’hyperprolactinémie repose principalement sur un examen sanguin pour mesurer les niveaux de prolactine.Si un taux anormalement élevé est détecté, votre médecin pourra prescrire des examens supplémentaires, tels qu'une IRM, pour vérifier la présence d'une tumeur ou écarter d'autres causes sous-jacentes.
L’hyperprolactinémie se définit par un taux de prolactine supérieur à 30 ng/ml dans le sang. Les valeurs normales de cette hormone sont les suivantes :
- Chez les femmes : entre 2 et 29 ng/ml
- Chez les hommes : entre 2,5 et 17 ng/ml
Plusieurs facteurs peuvent influencer les résultats des tests de prolactine. Voici les principaux éléments à prendre en compte :
- Heure de la journée : Les niveaux de prolactine varient tout au long de la journée, avec des concentrations plus élevées la nuit et au réveil.
- Stress : Le stress physique ou émotionnel peut temporairement augmenter les niveaux de prolactine.
- Exercice physique : Une activité physique intense avant un test peut entraîner une élévation des taux de prolactine.
- Alimentation : Le fait de manger avant un test peut influencer les résultats, car les niveaux de prolactine peuvent augmenter après un repas.
- Médicaments : Certains médicaments, comme les antidépresseurs, les antipsychotiques, les antiémétiques ou même la pilule contraceptive, peuvent augmenter les taux de prolactine.
- Grossesse et allaitement : Les femmes enceintes ou qui allaitent présentent naturellement des taux plus élevés de prolactine.
- Stimulation des seins : Le toucher ou la stimulation des seins, y compris l'allaitement, peut également augmenter temporairement les niveaux de prolactine.
- Troubles médicaux : Certaines affections, comme les tumeurs de l'hypophyse (prolactinomes), l'hypothyroïdie ou les maladies rénales, peuvent entraîner une hyperprolactinémie.
- Sommeil : Le sommeil affecte directement la sécrétion de prolactine, et des résultats anormalement élevés peuvent être observés en cas de privation de sommeil.
Comment réduire naturellement la prolactine
Heureusement, il existe plusieurs solutions naturelles pour réduire les niveaux de prolactine et restaurer l’équilibre hormonal. Ces méthodes incluent des ajustements alimentaires, une meilleure gestion du stress, et l’utilisation de compléments alimentaires spécifiques.
1. Alimentation pour réduire la prolactine
L'alimentation joue un rôle clé dans la régulation des hormones, y compris la prolactine. Il est donc essentiel d'adopter une alimentation équilibrée pour maintenir des niveaux hormonaux sains.
Aliments à éviter avec une hyperprolactinémie
Certains aliments et plantes sont connus pour être galactogènes, c’est-à-dire qu’ils favorisent la production de prolactine. Si vous cherchez à réduire vos niveaux de prolactine, il est recommandé d’éviter ces aliments :
- Fenouil,
- Fenugrec,
- Avoine,
- Sésame,
- Amandes,
- Noisettes,
- Cumin,
- Anis vert,
- Basilic.
Ces aliments sont souvent conseillés aux femmes qui allaitent pour stimuler la production de lait, mais dans le cas d’une hyperprolactinémie, ils doivent être évités.
Les aliments à privilégier
Il est important de suivre une alimentation riche en fruits et légumes frais, en vitamines et en antioxydants. Il a été démontré que les personnes ayant une alimentation saine présentent généralement des niveaux normaux de prolactine. De plus, il est crucial de consommer suffisamment de calories, en particulier des glucides, car un apport calorique trop faible, notamment chez les personnes souffrant d'anorexie, peut entraîner un excés de prolactine.
L’alcool à éviter
L’alcool est un facteur aggravant pour l’hyperprolactinémie. Il est donc recommandé de limiter ou d’éviter complètement la consommation d'alcool pour maintenir un taux normal de prolactine. Le malt d'orge contenu dans la bière augmente la sécrétion de prolactine.
2. Gérer le stress
Le stress chronique est l'un des principaux facteurs susceptibles d'augmenter les niveaux de prolactine. Bien que son effet sur cette hormone soit modéré, il est prouvé que le stress à long terme peut affecter l'équilibre hormonal général, y compris la prolactine.
Techniques de gestion du stress
Voici quelques techniques qui peuvent aider à réduire les niveaux de stress et, par extension, potentiellement réduire la prolactine :
- Méditation : La méditation régulière peut aider à calmer l’esprit et à réduire les niveaux de stress.
- Yoga : Le yoga combine des postures physiques et des exercices de respiration qui aident à réduire le stress.
- Exercices de respiration : Prendre quelques minutes chaque jour pour pratiquer des techniques de respiration profonde peut avoir un effet relaxant sur le corps.
Attention à l’exercice physique excessif
Bien que l'exercice physique soit bénéfique pour réduire le stress, une activité physique trop intense peut avoir l'effet inverse et augmenter les niveaux de prolactine. Il est donc important de trouver un juste milieu en pratiquant une activité physique modérée.
3. Utiliser des compléments alimentaires
Certains compléments alimentaires sont connus pour leur capacité à réguler les niveaux hormonaux, y compris la prolactine.
Vitamine B6
La vitamine B6 joue un rôle crucial dans la régulation hormonale, notamment en tant que cofacteur dans plusieurs réactions enzymatiques qui influencent indirectement la sécrétion de prolactine. Des études ont montré que la supplémentation en vitamine B6 peut contribuer à réduire les niveaux élevés de prolactine.
Mucuna pruriens
Le Mucuna pruriens, une plante issue de la médecine ayurvédique, est une autre option intéressante pour réduire naturellement la prolactine. Ce pendant en France la réglement est assez complexe pour l"utilisation de cette plante. Elle est l'une des meilleures sources naturelles de L-Dopa, un précurseur de la dopamine. La dopamine est un inhibiteur naturel de la prolactine, ce qui signifie que l'augmentation des niveaux de dopamine peut aider à réduire la prolactine.
Formules synergiques
Il existe également des formules synergiques, vise à réguler naturellement les niveaux de prolactine et à soutenir l'équilibre hormonal.
- Resvératrol pour réduire la prolactine : Cet antioxydant puissant peut aider à réduire l'inflammation et améliorer la sensibilité à la dopamine, un neurotransmetteur qui inhibe la production de prolactine dans le cerveau.
- Extrait de Gattilier et prolactine (Vitex agnus-castus) : Le gattilier est bien connu pour son effet régulateur sur les hormones féminines. Il agit principalement en stimulant les récepteurs dopaminergiques, ce qui peut inhiber la production excessive de prolactine.
- Vitamine D3 : Un faible taux de vitamine D est souvent associé à des niveaux élevés de prolactine. La vitamine D3 peut aider à équilibrer la fonction hormonale en général, y compris la régulation de la prolactine.
- Vitamine B6 (Pyridoxal-5-Phosphate) : La vitamine B6, sous sa forme active de pyridoxal-5-phosphate, est connue pour soutenir la production de dopamine, ce qui peut inhiber la libération de prolactine.
- Vitamine E : C'est un antioxydant qui peut améliorer la santé cellulaire et hormonale. Certaines études suggèrent que la vitamine E pourrait contribuer à réguler les niveaux de prolactine, surtout en cas de stress oxydatif.
- Extrait d’Ashwagandha : Cette plante adaptogène aide à gérer le stress en régulant le cortisol et les autres hormones du stress, qui peuvent indirectement affecter les niveaux de prolactine.
- Vitamine B9 (L-méthylfolate de calcium) et prolactine : La vitamine B9, ou folate, est importante pour la régulation hormonale générale et la santé du système nerveux, et elle peut participer à l'équilibre des niveaux hormonaux, y compris la prolactine.
- Zinc bisglycinate : Le zinc est essentiel pour de nombreuses fonctions hormonales et est également impliqué dans la modulation des niveaux de dopamine. Des niveaux adéquats de zinc peuvent aider à réguler la prolactine.
- Extrait de Ginkgo biloba : Bien que principalement utilisé pour ses effets sur la circulation sanguine et la cognition, le ginkgo biloba peut aider à améliorer la santé cérébrale et l'équilibre hormonal, ce qui peut indirectement influencer les niveaux de prolactine.
- Extrait de Bacopa monnieri : Connu pour ses effets sur la cognition et la gestion du stress, le Bacopa peut aider à réguler les niveaux de prolactine en améliorant la gestion du stress et en soutenant la santé mentale.
- Fève (Vicia faba) : Cette plante contient de la L-dopa, un précurseur de la dopamine. En augmentant les niveaux de dopamine, la L-dopa peut aider à réduire la sécrétion de prolactine.
- Schisandra (Schisandra chinensis) : Cette plante adaptogène aide à améliorer la résistance au stress, et en régulant les hormones du stress, elle peut indirectement aider à équilibrer les niveaux de prolactine.
L'hyperprolactinémie peut perturber de nombreux aspects de la santé, notamment la fertilité, la libido, et les cycles menstruels. Cependant, il existe plusieurs méthodes naturelles pour réduire les niveaux de prolactine et restaurer l'équilibre hormonal. En adoptant une alimentation saine, en gérant efficacement le stress, et en utilisant des compléments alimentaires appropriés, il est possible de réguler les niveaux de prolactine et d'améliorer son bien-être global
FAQ sur la prolactine et son régulation naturelle
1. Qu'est-ce que la prolactine et pourquoi est-elle importante ?
La prolactine est une hormone produite par l'hypophyse, essentielle pour la production de lait maternel chez les femmes, mais elle joue aussi un rôle dans la fertilité, la libido, et d'autres fonctions hormonales.
2. Quels sont les symptômes d'une prolactine trop élevée ?
Les symptômes incluent des cycles menstruels irréguliers, une infertilité, une galactorrhée, des troubles de l'érection chez les hommes et une diminution de la libido.
3. Comment peut-on réduire naturellement la prolactine ?
Vous pouvez réduire naturellement la prolactine en adoptant une alimentation équilibrée, en gérant le stress, et en prenant des compléments alimentaires comme la vitamine B6
4. Quels aliments éviter pour réduire la prolactine ?
Évitez les aliments galactogènes comme le fenouil, le fenugrec, l’avoine, le sésame, et les amandes, qui favorisent la production de prolactine.
5. Est-ce que le stress peut augmenter la prolactine ?
Oui, le stress chronique peut augmenter légèrement les niveaux de prolactine. Il est donc important de pratiquer des techniques de gestion du stress comme la méditation ou le yoga.