Symptothermie et SOPK : Le guide complet pour comprendre son cycle et favoriser l'ovulation
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. Pourtant, jusqu'à 70 % des cas de SOPK ne sont pas diagnostiqués (Azziz et al., 2016). Ce trouble hormonal perturbe l'ovulation et rend souvent difficile de tomber enceinte. La symptothermie, méthode naturelle de suivi du cycle, peut pourtant devenir une véritable alliée pour mieux comprendre son corps.
Suivre son cycle quand on est atteinte du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) peut ressembler à assembler un puzzle… avec des pièces manquantes. Cycles irréguliers, ovulations absentes ou imprévisibles : le parcours peut sembler déroutant. Pourtant, les méthodes d’observation de la fertilité (FABM) restent des alliées précieuses. Elles permettent de mieux comprendre son corps en temps réel, plutôt que de se fier à des prédictions approximatives.
La symptothermie repose sur l'observation quotidienne de la température basale, de la glaire cervicale et parfois de la position du col de l'utérus. Cette méthode permet de repérer les phases fertiles et infertiles du cycle, même en cas de SOPK. Loin d'être réservée aux cycles réguliers, elle est particulièrement utile pour les femmes qui souhaitent tomber enceinte avec le SOPK.
Le SOPK : un trouble hormonal complexe
Le SOPK est caractérisé par des cycles irréguliers, un excès d'androgènes et la présence de nombreux follicules ovariens . Ce syndrome entraîne une ovulation irrégulière, voire absente. Les femmes atteintes de SOPK peuvent avoir moins de 9 cycles par an, ce qui complique la possibilité de tomber enceinte naturellement.
Selon l'étude de Zawadzka et al. (2023), les femmes avec le SOPK ont des cycles plus longs, une phase folliculaire plus variable et plusieurs pics de glaire sans ovulation. Ces cycles anovulatoires ne permettent pas la libération d'un ovocyte, ce qui empêche la conception.

Sur le graphique ci-dessus, typique d’une courbe symptothermique, les points reliés représentent les températures basales prises chaque matin. En temps normal, on voit une série de températures plus basses avant l’ovulation, puis une montée visible après l’ovulation grâce à l’effet de la progestérone. C’est ce qu’on appelle le décalage thermique. Juste en dessous, les petites bulles illustrent les observations quotidiennes de glaire cervicale : une bulle vide indique une journée sèche (non fertile), une bulle en forme de thêta marque une journée humide (fertilité possible), et une bulle avec une croix correspond aux jours où la glaire est la plus fertile — transparente, glissante, élastique… Ces jours-là, le corps signale clairement qu’il se prépare à ovuler !
Mais en cas de SOPK, les courbes sont souvent plus complexes à lire. Il n’y a pas de schémas thermiques ou de glaire cohérents sur les courbes des femmes atteintes de SOPK. Les cycles peuvent s’étendre sur plusieurs mois entre deux saignements, avec une glaire quasi constante. Cela souligne encore plus l’importance d’un suivi attentif et personnalisé, pour apprendre à décoder ses propres signes de fertilité.
Symptothermie et SOPK : une méthode adaptée
Contrairement aux idées reçues, la symptothermie fonctionne même avec des cycles irréguliers. En observant les signes biologiques en temps réel, il est possible de repérer l'ovulation avec précision, même en cas de SOPK.
En croisant plusieurs indices (température + glaire), la symptothermie aide à confirmer l'ovulation et mieux planifier les rapports sexuels pour tomber enceinte avec le SOPK.
Observer l'ovulation : un levier pour la fertilité
Contrairement à un cycle "standard" où les hormones suivent une évolution prévisible, le SOPK provoque des fluctuations hormonales, qui n’aboutissent pas toujours à une ovulation. D’où l’intérêt de suivre des signes réels d’ovulation, comme la glaire cervicale et la température basale (BBT), plutôt que de se fier à des calendriers ou applications basées sur des moyennes.
La température basale augmente légèrement (0,2 à 0,5 °C) après l'ovulation, sous l'effet de la progestérone. Cette augmentation permet de confirmer que l'ovulation a bien eu lieu.Pour les femmes atteintes de SOPK, cette observation est cruciale. Même si l'ovulation est tardive, elle reste possible. En identifiant le moment exact de l'ovulation, on peut optimiser les chances de tomber enceinte avec le SOPK. En complément, l'analyse de la glaire cervicale fertile (transparente, filante) permet de détecter l'approche de l'ovulation.

Ovulation tardive et SOPK
Il est tout à fait possible de tomber enceinte même si l’ovulation est tardive. On parle d’ovulation tardive lorsqu’elle se produit après le 21e jour du cycle menstruel.
Cependant, il est important de savoir que ce décalage peut compliquer la conception. Une ovulation tardive peut en effet altérer la qualité ovocytaire, rendre l’implantation plus difficile et rendre le repérage de la fenêtre de fertilité plus complexe.
Certains compléments peuvent vous aider a améliorer a la fois la qualité de votre ovulation mais également avancé cette derniere.
Les avantages de la symptothermie pour tomber enceinte avec le SOPK
Beaucoup de femmes croient avoir des règles « en retard », alors qu’en réalité, c’est souvent l’ovulation qui a pris du retard. Le cycle ne s’allonge pas à cause des menstruations, mais parce que l’ovulation s’est produite plus tard que prévu.
Dans un cycle classique :
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La phase folliculaire (avant l’ovulation) peut varier considérablement, surtout avec le SOPK, où elle est souvent prolongée.
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La phase lutéale (après l’ovulation), elle, reste assez stable — entre 11 et 16 jours.
C’est pourquoi repérer l’ovulation est essentiel :
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pour anticiper les règles avec plus de justesse,
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pour déterminer la fenêtre de fertilité,
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pour évaluer l’équilibre hormonal et détecter d’éventuelles anomalies.
La symptothermie est une méthode précieuse dans ce contexte. Elle permet :
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une meilleure compréhension du cycle, même irrégulier,
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de reconnaître les signes d’ovulation, même dans les cycles longs,
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de bénéficier d’un outil simple, reproductible et accessible,
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et d’échanger plus efficacement avec les professionnels de santé.
L’étude de Zawadzka et al. (2023), portant sur 108 cycles, a d’ailleurs confirmé que même en cas de SOPK, la température basale et la glaire cervicale restent des indicateurs fiables pour suivre l’ovulation.
Défis de la symptothermie et solutions pour les femmes avec SOPK
Le principal défi est l’irrégularité : tentative d'ovulations multiples ou absentes, cycles longs, signes fertiles non concluants. Mais des solutions existent, la première c'est de comprendre son SOPK et dans un premier temps de modifier son alimentation et de choisir des compléments alimentaire adaptés a vos symptômes.
Entre les ovulations tardive et les cycles anovulatoire en lien avec le sopk certaines découvre grace à la symptothermie les tentatives d'ovulations.
Tentatives d'ovulation et SOPK
Une tentative d’ovulation, c’est lorsque le corps se prépare à ovuler, mais l’ovulation n’aboutit pas réellement. Cela signifie qu’un follicule commence à se développer sous l’effet des hormones (surtout la FSH), mais n’arrive pas à maturité ou ne libère pas l’ovocyte. Le processus s’interrompt, et l’ovulation échoue.
Comment reconnaître une tentative d’ovulation ?
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Apparition de glaire fertile sur plusieurs périodes du cycle, sans réel décalage thermique.
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Plusieurs pics de glaire sans menstruation derrière.
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Une hausse de température basale incomplète ou instable.
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Un cycle qui s’éternise sans ovulation claire.
Le SOPK perturbe l’équilibre entre les hormones FSH, LH, œstrogènes et androgènes. Résultat : le corps essaie d’ovuler plusieurs fois sans succès avant d’y parvenir, ou parfois pas du tout (cycle anovulatoire).
Peut-on quand même ovuler après une ou plusieurs tentatives ?
Oui ! C’est ce qui rend le suivi en symptothermie si précieux : il permet de repérer la véritable ovulation, même si elle survient après plusieurs tentatives échouées. C’est aussi pour cela que les cycles peuvent durer 40, 50 voire 60 jours : le corps fait plusieurs essais avant d’y arriver.
Symptothermie : au-delà de la conception
La symptothermie ne se limite pas à l'objectif de tomber enceinte avec le SOPK. Elle permet aussi de :
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Repérer un syndrome prémenstruel
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Détecter un cycle anovulatoire
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Suivre l’effet d’un traitement naturel ou médical
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Identifier un déséquilibre hormonal (phase lutéale courte, absence de pic thermique)
Cette connaissance peut orienter vers une prise en charge plus ciblée : compléments alimentaires, réduction du stress, soutien de la phase lutéale, etc.
La symptothermie est une méthode simple, naturelle et puissante pour toutes les femmes, y compris celles atteintes du SOPK. En apprenant à lire leurs signes corporels, les femmes peuvent repérer l’ovulation, augmenter leurs chances de tomber enceinte avec le SOPK, et suivre leur état de santé gynécologique au quotidien.