Les Symptômes du Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK)
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien courant qui touche environ 6 à 12 % des femmes en âge de procréer. Ce déséquilibre hormonal perturbe le fonctionnement des ovaires et peut impacter divers aspects de la santé féminine. Les symptômes du SOPK sont variés et complexes, rendant parfois son diagnostic difficile. Cet article explore les différents symptômes du SOPK pour mieux comprendre cette pathologie et encourager un suivi médical approprié.
Cependant, il peut être difficile de diagnostiquer correctement le SOPK car ses symptômes peuvent être similaires aux autres affections. Par conséquent, il est possible que certaines femmes aient reçu un diagnostic erroné. Dans ce contexte, il est important de comprendre les symptômes, les tests et les traitements disponibles pour pouvoir obtenir un diagnostic précis et un traitement approprié. Nous rappelons que pour tout diagnostic vous devez vous rapprocher de votre médecin, gynécologue ou endocrinologue.
Le SOPK c'est quoi ?
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques, également appelé Syndrome de Stein-Leventhal, est une pathologie hormonale caractérisée par un déséquilibre des hormones produites par les ovaires et l’hypophyse. Découverte en 1935, cette condition est aujourd’hui mieux comprise grâce à des critères de diagnostic précis comme les critères de Rotterdam SOPK.
Le diagnostic du SOPK repose généralement sur une échographie des ovaires (par voie endovaginale ou IRM) et un bilan sanguin complet prescrit par un médecin (généraliste, gynécologue, ou parfois endocrinologue).
Les Critères de Rotterdam
En France et en Europe, les autorités sanitaires ont défini une liste de critères pour diagnostiquer le SOPK, connus sous le nom de critères de Rotterdam :
- Hyperandrogénie clinique (visible à l'œil nu, comme l'hirsutisme, l'acné, une perte de cheveux anormale) ou hyperandrogénie biologique (visible dans les bilans sanguins prescrits).
- Ovulation rare ou absente : cycles irréguliers ou absence totale de cycles (aménorrhée).
- Aspect polykystique des ovaires : plus de 15 follicules par ovaire ou un volume ovarien supérieur à 10 ml à l’échographie.
Pour être diagnostiquée avec le SOPK en France, il faut réunir au moins 2 de ces 3 critères.
Les faux diagnostic du SOPK
En réalité, le nom "SOPK" peut être trompeur. L'Androgen Excess and PCOS Society ainsi qu'un groupe d'experts de l'Institut national de la santé ont tous deux suggéré un changement de nom. Selon le groupe d'experts des NIH, le nom actuel est une source de confusion qui entrave la progression de la recherche. Il souligne de manière excessive la morphologie des ovaires polykystiques, qui n'est ni nécessaire ni suffisante pour diagnostiquer la maladie, et donc nuit à une communication et une éducation efficaces.
Le nouveau nom proposé est le "syndrome métabolique de la reproduction".
Ce nom décrit avec précision ce qui se produit dans le cas du SOPK. L'Androgen Excess Society stipule que le diagnostic du SOPK doit se faire en utilisant les critères suivants :
- Hyperandrogénisme : il s'agit d'une quantité d'androgènes (y compris de testostérone) supérieure à la normale.
- Dysfonctionnement ovarien : il peut s'agir d'ovaire polykystique ou de distrophie ovarienne ou simplement d'une absence d'ovulation que les cycles soient régulier ou non.
Diagnostic du SOPK par échographie :
Les ovaires polykystiques sont caractérisés par la présence d'un nombre excessif de follicules primordiaux remplis de liquide, contenant des ovules, dans les ovaires. Normalement, il y a 4 à 12 follicules dans chaque ovaire lors de la période de reproduction, mais lorsque plus de 15 follicules sont présents, l'ovaire est considéré comme polykystique.
La cause précise de ce trouble n'est pas encore connue, bien qu'il soit probablement lié à un dysfonctionnement hormonal. Il ne faut pas confondre les ovaires polykystiques avec le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Une échographie seule ne permet pas de poser le diagnostic de SOPK.
Différences entre SOPK, OPK , OMPK : Les symptômes.
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Les Symptômes du SOPK
Symptômes liés au cycle menstruel
1. Cycles irréguliers ou absents
2. Infertilité
Le SOPK est l’une des premières causes d’infertilité féminine. Les troubles de l’ovulation rendent difficile la libération d’un ovule, réduisant ainsi les chances de tomber enceinte. Heureusement, des solutions naturelles pour booster l'ovulation ou les traitements comme le citrate de clomiphène ou la fécondation in vitro (FIV) peuvent aider.
Symptômes métaboliques
1. Prise de poids et résistance à l’insuline
La prise de poids, notamment au niveau de l’abdomen, est un symptôme fréquent. La résistance à l’insuline, qui touche environ 60 % des femmes atteintes, aggrave ce phénomène en favorisant le stockage des graisses. Une gestion alimentaire adaptée, riche en fibres et pauvre en sucres rapides, peut aider.
2. Résistance à l'insuline et Diabète de type 2
Sans prise en charge, la résistance à l’insuline peut évoluer vers un diabète de type 2. Les tests comme le HOMA-IR permettent d’évaluer ce risque.
Symptômes cutanés et capillaires
1. Hyperandrogénisme
L’hyperandrogénisme provoque des symptômes visibles comme :
- Acné persistante.
- Hirsutisme : pilosité excessive sur des zones comme le visage ou la poitrine.
- Perte de cheveux (alopécie androgénique) : raréfaction des cheveux au sommet du crâne.
Ces symptômes nécessitent une prise en charge hormonale ou dermatologique adaptée.
2. Assombrissement de la peau
L’acanthosis nigricans, caractérisée par des taches sombres et épaisses sous les bras ou à l’arrière du cou, est souvent liée à la résistance à l’insuline.
Symptômes physiques
1. Douleurs pelviennes
Les douleurs pelviennes sont souvent dues à la présence de nombreux follicules immatures dans les ovaires. Ces douleurs peuvent être cycliques ou persistantes.
2. Diminution du volume de la poitrine
Certaines femmes atteintes de SOPK remarquent une hypoplasie mammaire, liée au déséquilibre hormonal.
3. Modification du timbre de la voix
Un taux élevé de testostérone peut entraîner une voix plus grave, bien que ce symptôme reste rare.
Symptômes psychologiques et énergétiques
1. Anxiété et dépression
Les déséquilibres hormonaux affectent les neurotransmetteurs, augmentant les risques de sautes d’humeur, d’anxiété et de dépression. Un suivi psychologique peut aider à stabiliser ces émotions.
2. Fatigue chronique
Les femmes atteintes de SOPK rapportent une fatigue persistante, souvent due à des troubles du sommeil comme les apnées du sommeil.
3. Faible libido
Le déséquilibre hormonal et les impacts physiques du SOPK peuvent réduire le désir sexuel. Travailler sur l’estime de soi et la communication de couple est essentiel.
4. Céphalées et SOPK
Les changements hormonaux provoqués par le SOPK peuvent déclencher des maux de tête. La gestion de ces céphalées passe par des médicaments appropriés et des ajustements du mode de vie.
Les différents types de SOPK
Types de SOPK en Médecine Fonctionnelle
En médecine fonctionnelle, souvent discutée sur les réseaux sociaux et dans les livres sur le SOPK, on distingue plusieurs types de SOPK :
- SOPK Résistant à l’Insuline : Caractérisé par une glycémie élevée, une peau foncée autour du cou et des aisselles, des envies de glucides et de sucre, et une prise de poids. Un test HOMA (remboursé en laboratoire) supérieur à 2,5 indique une résistance à l'insuline.
- SOPK Inflammatoire : Marqué par des symptômes d'inflammation chronique tels que l'acné, les éruptions cutanées, la fatigue, les douleurs articulaires, les problèmes intestinaux, et la prise de poids.
- SOPK Surrénalien : Dominé par des niveaux élevés de DHEA, un androgène produit principalement par les glandes surrénales (contrairement à la testostérone, principalement produite par les ovaires).
- SOPK Post-Pilule : Survient chez les femmes qui avaient des règles normales avant de prendre la pilule mais qui développent des symptômes de SOPK après l'avoir arrêtée.
Bilans sanguins pour chaque type de SOPK
Pour diagnostiquer et gérer les différents types de SOPK en médecine fonctionnelle, des bilans sanguins spécifiques sont nécessaires. Voici les bilans recommandés pour chaque type de SOPK :
SOPK Résistant à l’Insuline
- Glycémie à jeun : Pour mesurer le taux de sucre dans le sang.
- Insuline à jeun : Pour évaluer la production d'insuline par le corps.
- Test HOMA-IR : Pour calculer la résistance à l'insuline (un score supérieur à 2,5 indique une résistance à l'insuline).
- Hémoglobine A1c : Pour vérifier la glycémie moyenne sur les trois derniers mois.
SOPK Inflammatoire
- Protéine C-réactive (CRP) : Un marqueur de l'inflammation dans le corps.
- Vitesse de sédimentation des érythrocytes (VSE) : Un autre indicateur de l'inflammation.
- Test des cytokines inflammatoires : Pour identifier les niveaux de certaines cytokines qui indiquent une inflammation chronique.
- Anticorps antinucléaires (ANA) : Pour vérifier les troubles auto-immuns pouvant causer une inflammation.
- Vitamine D : Une carence en vitamine D peut contribuer à l'inflammation.
SOPK Surrénalien
- DHEA-S : Pour mesurer les niveaux de sulfate de déhydroépiandrostérone, un androgène produit par les glandes surrénales.
- Cortisol : Pour évaluer le fonctionnement des glandes surrénales et le stress chronique.
- Testostérone totale et libre : Pour évaluer la production d'androgènes par les ovaires et les glandes surrénales.
- ACTH : Hormone adrénocorticotrope, pour évaluer la fonction surrénalienne.
SOPK Post-Pilule
- LH et FSH : Mesurer les hormones lutéinisante et folliculo-stimulante pour évaluer la fonction ovarienne.
- Testostérone totale et libre : Pour mesurer les niveaux d'androgènes.
- SHBG (Sex Hormone Binding Globulin) : Pour évaluer les niveaux de protéines qui lient les hormones sexuelles.
- Estradiol : Pour mesurer les niveaux d'œstrogènes.
- Progestérone : Pour évaluer la production de progestérone après l'arrêt de la pilule.
Exclusion des troubles connexes : tels que les troubles de la thyroïde.
Thyroide ou SOPK
Les troubles thyroïdiens et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) sont deux des troubles endocriniens les plus fréquents dans la population générale. Bien que l'étiopathogénie de l'hypothyroïdie et du SOPK soit complètement différente, ces deux entités ont de nombreuses caractéristiques en commun. Une augmentation du volume des ovaires et ovaires de formes polykystique ont été rapportés dans l'hypothyroïdie primaire. Dans l'autre sens, on se rend de plus en plus compte que les troubles thyroïdiens sont plus fréquents chez les femmes atteintes de SOPK que dans la population normale. Il n'a pas encore été possible de déterminer si cela est dû à des facteurs communs prédisposant un individu aux deux troubles ou à un lien physiopathologique entre les deux troubles.
Les symptomes communs aux deux pathologies ( hypothyroïdie et SOPK) entraine des difficultés de diagnotique de l'une ou l'autre.
- Cycles Irréguliers
- Fatigue importante
- Prise de poids
- Perte de cheveux
- Infertilité
- Trouble de l'humeur
Vous pouvez donc souffrir d'hypothyroïdie ou de SOPK ou bien des deux pathologies. Comme nous l'avons vu plus haut les troubles thyroïdiens sont plus fréquents chez les femmes atteintes de SOPK. C'est pourquoi il est important de demander une prise de sang complète a son médecin contenant - La TSH , T3, T4 et ATPO.
Le SOPK est une condition complexe affectant divers aspects de la santé féminine. Les symptômes peuvent varier considérablement d'une femme à l'autre et évoluer tout au long de la vie. Il est essentiel de consulter un spécialiste pour un diagnostic précis et discuter des options de traitement adaptées à chaque situation. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un suivi médical approprié sont essentiels pour gérer efficacement les symptômes du SOPK et améliorer la qualité de vie.
Êtes-vous concernée par le SOPK ? Faites le test !
Instructions :
Pour chaque question, répondez par "Oui" ou "Non". Notez vos réponses pour calculer vos résultats à la fin.
Section 1 : Vos cycles menstruels
- Avez-vous des cycles menstruels irréguliers, longs (plus de 35 jours) ou absents depuis plusieurs mois ?
- Ressentez-vous des douleurs pelviennes inhabituelles, surtout autour de l'ovulation ou des règles ?
- Avez-vous des difficultés à tomber enceinte malgré des essais réguliers depuis plus de 6 mois ?
Section 2 : Votre métabolisme
- Avez-vous remarqué une prise de poids inexpliquée, particulièrement au niveau de l’abdomen, malgré une alimentation équilibrée ?
- Ressentez-vous des fringales fréquentes, notamment pour des aliments sucrés ?
- Avez-vous des antécédents de résistance à l’insuline ou de diabète dans votre famille ?
Section 3 : Votre peau et vos cheveux
- Souffrez-vous d’une acné persistante qui résiste aux traitements classiques ?
- Avez-vous remarqué une pilosité excessive (visage, poitrine, dos) dans des zones habituellement masculines ?
- Perdez-vous des cheveux, surtout au niveau du sommet du crâne ou des tempes ?
- Avez-vous des taches sombres et épaisses sur la peau (arrière du cou, aisselles) ?
Section 4 : Votre énergie et votre bien-être
- Vous sentez-vous souvent fatiguée, même après une bonne nuit de sommeil ?
- Avez-vous des sautes d’humeur, de l’anxiété ou une tendance à la dépression ?
- Votre libido a-t-elle diminué de manière significative ces derniers mois ?
Section 5 : Vos examens médicaux
- Avez-vous déjà eu une échographie montrant des ovaires d’aspect polykystique ?
- Un bilan sanguin a-t-il révélé un déséquilibre hormonal, comme un excès d’androgènes ou une augmentation de la LH ?
Résultats : Êtes-vous concernée ?
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0 à 3 réponses "Oui" :
Vous présentez peu de symptômes liés au SOPK. Si vous avez des préoccupations spécifiques, consultez un professionnel de santé pour un suivi. -
4 à 8 réponses "Oui" :
Vous pourriez présenter certains signes liés au SOPK. Il serait judicieux d’en discuter avec un gynécologue ou un endocrinologue pour effectuer des examens approfondis. -
9 réponses "Oui" ou plus :
Vos symptômes correspondent à de nombreux critères du Syndrome des Ovaires Polykystiques. Prenez rendez-vous avec un spécialiste pour un diagnostic précis et un accompagnement adapté.
Important : Ce quizz est un outil informatif
Il ne remplace en aucun cas une consultation médicale. Si vous pensez être concernée, n’hésitez pas à demander un bilan hormonal, une échographie SOPK, ou à consulter un endocrinologue ou un gynécologue.